Après Paris, Dubai, Los Angeles et désormais une pandémie mondiale, le producer d’origine tunisienne Aeli continue de composer en exil.
Producer globe-trotter, né et grandit à Tunis, Aeli — après un passage à Paris — va finalement se faire les dents à Dubaï durant près de six ans, au sein d’une scène alternative toute singulière : « j’ai toujours fait de la musique par passion, sans plans préétablis » confie le musicien. Repéré via ses différents clouds, le DJ est alors adoubé à Dubaï par le parrain local, le selecta d’origine irakienne DJ MoCity : « MoCity m’a épaulé. L’underground dubaïote s’est alors ouvert à moi. De 2015, jusqu’à cette année, j’ai pu jouer à chaque édition du Sole DXB, plus important événement musical ici. » Au sein du collectif dubaïote 264 Cru, Aeli va alors écluser la nightlife du coin, aux côtés de DJs internationaux comme Essarai, Finlay Lefox ou Rishabh Chadha alias C.O.B.
« Pas de plafond de verre ici ! »
« L’underground à Dubaï est super ouvert, mais malheureusement très restreint » explique Aeli. « En fait, la ville est composée en grande partie d’expatriés. Et cette condition très worldwide a créé un besoin fort en culture et en musiques alternatives… À Dubaï, 80 % des soirées restent hyper normées, d’où le besoin d’alternatives fortes. La moindre soirée bien pensée marche toujours très bien » Dans le même temps, le musicien y déplore le manque d’infrastructures locales : « il n’y pas de réelle culture musicale à Dubaï, les gens bien sûr y développent des choses, mais la scène balbutie encore. Il n’y pas d’industrie à proprement parler, juste une grosse culture de marques qui s’installent ici et travaillent un nouveau marché avec du sponsoring d’événements ou d’artistes… Mais cela ne fait pas une scène. » Pour toutes ces raisons, Aeli quitte Dubaï fin 2019 pour s’installer à Los Angeles : « pas de plafond de verre ici, rien que dans ma rue, j’ai rencontré cinq rappers et dix producers, tous hyper bons ! »
Le producer vient de libérer quatre singles, masterisés à Abbey Road durant le premier confinement et composés aux côtés de Menon, Shawri, JustNishan feat. Mars et Seki Supervillain. Avec la fin du confinement sur la côte ouest, Aeli charbonne depuis des prods, en attendant de retrouver la chaleur du DJ booth : « je navigue désormais entre deux courants, d’un côté la scène rap, portée ici par le local flavor du son de L.A. à la Dre ou Nate Dogg, dont je suis en contact avec le fils d’ailleurs, ainsi que la communauté EDM. Une communauté, très connectée, unie et solidaire, influencée ici par un RL Grime, qui arrive parfaitement à faire le pont entre heavy Bass et Trap, le rêve américain quoi ! »
Les nouveaux features d’Aeli avec la scène locale de L.A. arrivent dès le début de l’année prochaine, stay connected.
Écoutez Aeli dans notre playlist Songs of the Week sur Spotify et Deezer.